Le vélo électrique jouit d'une popularité grandissante, offrant une option de déplacement sportive et écologique.
S'il présente un bilan carbone intéressant par rapport à la voiture ou même au bus, l'utilisation de métaux rares pour la fabrication de sa batterie pose question, à l'heure où la demande exponentielle de métaux se heurte à une pénurie.
Est-il plus intéressant écologiquement de louer des vélos électriques à la demande, de les louer mensuellement ou d'en acheter ? Nous avons analysé les impacts de ces 3 modes d'usage pour vous !
La location à la demande est idéale pour un usage occasionnel du vélo électrique, ou pour expérimenter ce mode de transport avant de choisir une option plus long-terme.
Dans ses atouts écologiques, on peut identifier un excellent taux d'occupation des vélos - théoriquement utilisables à tout moment de la journée et de la nuit. Elle offre par ailleurs une grande flexibilité dans l'usage. On peut ainsi s'en servir de manière espacée sans se soucier de "rentabiliser écologiquement" la fabrication du véhicule.
Dans ses limites, il y a cependant une durée de vie restreinte (allant seulement de 1 à 2 ans en moyenne) due à un traitement parfois rude des usagers ou à des vols. Vélib affirme ainsi que 4000 vélos sont volés ou privatisés chaque année, soit 15% du parc total.
A cette limite s'ajoutent des efforts d'entretiens et de réparation élevés, en particulier pour les services de location n'utilisant pas de stations comme Uber Jump - dont les vélos sont collectés individuellement puis rechargés par des agents en camion.
Pour les services de location avec station (comme Vélib ou ses équivalents hors Paris), le rechargement et rangement des vélos est mieux optimisé, mais s'élève quand même à 24% de l'empreinte carbone totale du vélo.
D'autres entreprises, comme Véligo ou Décathlon, proposent un service de location mensuelle. Cette option plus coûteuse convient à un usage régulier, tout en évitant une forte dépense d'entrée pour se procurer le vélo.
Elle présente également l'avantage de responsabiliser l'usager sur l'entretien de son véhicule, ce qui augmente considérablement sa durée de vie et économise des efforts de maintenance à l'entreprise. Son mode de fonctionnement reste assez flexible, car l'utilisateur peut activer ou désactiver son abonnement selon les mois qui l'arrangent pour sa location.
Ce mode d'usage implique cependant un taux d'occupation plus faible que le vélo à la demande, car le vélo n'est pas partagé entre plusieurs usagers dans la même journée.
La dernière option, idéale à long terme, est l'achat d'un vélo électrique. L'usager est le seul responsable de l'entretien de son vélo, ce qui garantit une utilisation harmonieuse et une durée de vie optimisée pouvant aller jusque 8 ou 9 ans avant le changement de la batterie - et beaucoup plus au delà.
Il faut cependant s'assurer d'un usage fréquent sur une longue durée. Un vélo électrique acheté neuf mais oublié dans un garage une grande partie de l'année atteindra difficilement sa rentabilité écologique (soit le moment où les émissions moyennes par trajet deviennent inférieures aux émissions des autres modes d'usage.)
L'achat d'un vélo électrique semble donc la meilleure option sur le long terme, car il permet une optimisation idéale de la durée de vie. La question du seuil de rentabilité écologique se pose cependant pour déterminer à partir de combien de temps la détention d'un vélo émet moins par trajet que sa location mensuelle ou à la demande. Nous avons modélisé les émissions par trajet du vélo acheté selon sa durée de vie pour les comparer à celles des 2 autres modes :
Voici nos hypothèses :
- Le nombre de trajets annuel est de 3650 pour le vélo à la demande, 730 pour le vélo loué mensuellement et 608 pour le vélo acheté.
- La durée de vie d'un véhicule vélib à la demande est de 2,5 ans, celle d'un vélo à location mensuelle véligo est de 5 ans.
- Les modèles des véhicules sont équivalents dans les 3 cas, ayant le même impact carbone de fabrication (134 kgCO2) et d'utilisation (27g par trajet de 3,4 km en moyenne)
- Les stations vélib ajoutent 33% d'émissions par rapport aux 2 autres modes (car elles représentent 26% de l'ensemble)
Il faut donc utiliser son vélo électrique pendant au moins 6 ans pour qu'il devienne moins émetteur par trajet que la location mensuelle Véligo, et 7 ans pour qu'il émette moins que la location à la demande Velib.
L'achat d'un vélo électrique est bien la meilleure option à long-terme, mais peut s'avérer coûteux et trop engageant pour certains consommateurs. Les options de location restent intéressantes pour adopter ce mode de déplacement dans un premier temps avant d'envisager l'achat.
Par ailleurs, il faut garder en tête que chacun de ces modes d'utilisation du vélo électrique est bien plus sobre que la voiture individuelle (680g* CO2 pour le même trajet) ou la moto (612g* ) !
Alors, en selle pour faire chuter vos émissions ?
*estimations de l'étude de 2020 du Shift Project